#203 - Louveteaux Juin 2020

Vivre le Bivouac

Le temps d'un bivouac

Le temps d'un bivouac


  • Lucas, permanent pédagogique

  • Gauthier, animateur fédéral Louveteaux

Aux Louveteaux, c’est l’âge de la découverte de la vie en groupe et des interactions qui la régissent. L’enfant découvre toute une série de phénomènes sociaux et apprend qu’une situation peut être vécue et ressentie différemment d'une personne à l'autre.   

Tout comme Kaa qui change de peau quand la sienne devient trop petite, on observe des changements dans le pelage des loups : il devient de plus en plus clair au fil du temps. Tes louveteaux aussi grandissent d’année en année : le Temps de la mue les aidera à faire concrètement le point sur leur évolution. C’est un moment particulier et important. Une fois par an, chaque louveteau est invité, au travers d’une animation, à réfléchir à sa manière de vivre "ici et maintenant" avec les autres louveteaux de la meute.

« Fais ton escalade en groupe, mais quand tu atteindras un beau sommet qui t’offre un panorama presque irréel, assieds-toi à l’écart et réfléchis. En même temps, imprègne-toi de l’inspiration merveilleuse de ce spectacle. Quand tu te retrouveras à nouveau sur terre, tu te sentiras un autre homme, de corps, d’esprit et d’âme. »

Baden-Powell, Rovering to Success, 1922  

Quelques généralités ?

  • Pour qu’il soit motivant, le Bivouac doit être assez court.
  • Il se vit occasionnellement : la fréquence dépend de ce qui a été vécu par le groupe et du public concerné. Attendre trop longtemps, c’est risquer de biaiser la réflexion.
  • Le Bivouac est proposé à chacun et se vit individuellement. Tous les scouts y sont conviés simultanément pour qu’ils bénéficient d’une ambiance de groupe et d’une dynamique motivante.
  • Tu rassembles les scouts dans un endroit calme et confortable. Tu leur expliques le but de ce moment particulier :
    • Chacun s'arrête pour faire le point sur ses découvertes.
    • Chaque scout repense à ce qui a été vécu en se basant sur trois axes :
      • d’où il vient, ce qu’il a découvert et ce qu’il a appris de nouveau ;
      • où il en est, ce qu’il aime ;
      • vers où il va, ce qu’il aimerait encore faire. 
  • Tu peux modifier l’ambiance et/ou le lieu pour permettre aux scouts d’entrer plus facilement dans ce moment de réflexion. Par exemple :
    • Tu mets de la musique en fond sonore ;
    • tu décores une pièce, un chemin, un couloir ou même un coin de la forêt ;
    • tu racontes une histoire ; 
    • tu organises une balade aux flambeaux jusqu’à l’endroit de bivouac.

Ton rôle d’animateur

Tu veilles d’abord à ce que chaque louveteau comprenne le sens de la démarche : tu rappelles le but du Bivouac et les trois axes autour desquels il s’articule. Tu te montres enthousiaste pour que les jeunes ressentent l’importance de l’activité.

Ensuite, tu mets en place des conditions propices à la réflexion personnelle : tu choisis un endroit confortable, installes et maintiens une ambiance calme et sereine. Pendant l’activité, tu es disponible : tu passes auprès de chacun, vérifies que tous ont bien compris, proposes ton aide à ceux qui en auraient besoin.

Les animateurs peuvent se prêter au jeu et faire le Bivouac en même temps que les scouts : cela leur montrera encore davantage l’importance et l’intérêt de la démarche. 

Quel intéret ?

L’enjeu principal du Temps de la mue est la socialisation du louveteau ou de la louvette car, à cet âge, et grâce à ce que les animateurs mettent en place, il ou elle développe son plaisir et sa volonté d’écouter, de s’affirmer, de respecter, de comprendre, de participer et d’agir en coopération avec les autres :   

 

« À la meute, le louveteau vit pleinement avec les autres ». 

 

Le louveteau a un âge qui lui permet de réfléchir à ses actions passées. Il est donc prêt à mettre des mots sur ce qui fonctionne bien ou moins bien pour lui dans la meute et à vivre ses premiers retours sur soi. 

Pour le louveteau, prendre le temps de s’arrêter un peu à un moment spécifique permet :  

  • D’apprendre à mieux se connaitre dans sa relation avec les autres.

  • De prendre conscience que, en un an, il a tout simplement grandi.

  • De se rendre compte de la place qu’il occupe au sein de la meute et comment il vit pleinement avec les autres.

  • De se fixer un objectif relationnel pour la deuxième partie de l’année.

Qui, que, quoi, comment ?

Voici une proposition de déroulement d’activité. Tu peux également t’inspirer du cahier Le Temps de la mue.

 

Étape 1 : Kaa a disparu  

 

Comme chaque année, le serpent a quitté sa vielle peau. Parmi toutes les écailles au sol les loups retrouvent la leur de l’année passée.  

 

Le nombre d’écailles correspondant au nombre de loups de l’année passée, mets de côté celles des anciens 4e, que tu leur rendras à l’occasion ! Et les nouveaux loups qui n’ont pas encore d’écailles alors ? Écris une lettre que Kaa laisse avec sa vielle peaux, indiquant aux 1re où trouver de nouvelles écailles. Ce sera également le lieu de l’étape 2. L’occasion pour les 1re d’indiquer la route à prendre au reste de la meute.  

 

C’est la 1re fois que tu vis cette activité ? Passe directement à l’étape 2.  

 

Étape 2 : parcours d’activités  

 

Pour amener les louveteaux à réfléchir à la qualité de leurs relations avec les autres, tu peux réaliser une série d’activités.

Dessine-moi la paix (pour les louveteaux de 2e année)

Demande aux louveteaux d’illustrer un moment où chacun a réussi à faire la paix avec un autre, où ils ont demandé pardon. Ils montrent et expliquent leur dessin aux autres louveteaux. Termine l’activité en posant quelques questions sur les thèmes abordés pour qu’ils comprennent ce qu’ils ont appris.

Le sourd-muet (pour les louveteaux de 4e année)

Un louveteau se bouche les oreilles pour ne rien entendre. Un autre se place à deux mètres de lui et essaie de lui faire comprendre une phrase sans parler (exemple : changer de peau comme Kaa, choisir sa nourriture comme Sahi). Le louveteau sourd et le louveteau muet devront réussir à communiquer alors qu’un autre groupe de loups empêche le message de passer.

L’acrostiche (exemple d’activité en sizaine)

Chaque sizaine écrit le nom qu’elle s’est donné et trouve un mot ou une phrase pour chaque  lettre qui définit le petit groupe. Par exemple, pour la sizaine des rouges : Rêveurs Ogres Unis Géniaux Enormément motivés

Défis de  meute

Lance un défi de meute après chaque activité du parcours pour travailler la coopération et le sentiment d’appartenance au clan :

  • saut en longueur coopératif : il s’agit d’arriver le plus loin possible en additionnant tous les  résultats de sauts en longueur ;
  • crayon coopératif : on distribue un labyrinthe dessiné sur papier. Les petits groupes de six doivent dessiner le chemin pour trouver la sortie du labyrinthe avec un seul grand crayon ;
  • chaine de vêtements : tout le monde contribue à créer une chaîne la plus longue possible grâce aux vêtements apportés par chacun ;
  • alerte incendie… sauvons-nous tous : il faut quitter le local le plus vite possible en passant un  parcours d’obstacles qu’on ne peut franchir qu’avec l’aide des autres louveteaux. Aucun louveteau ne peut rester dans le local.

Pleins d’idées qui sont encore dans la tête !

 

Étape 3 : Construire son écaille  

 

Après ces activités, il est temps de se fixer un objectif pour les prochains jours/mois, quelque chose à améliorer. Ce dessin/texte peut être accompagné d’une photo (type instantané) du loup. L’écaille agissant comme une capsule temporelle, il re-découvrira sa photo 1an plus tard.  

 

Chaque loup colorie (en fonction de l’année, du rouge au blanc) et décore son écaille.  

 

Quelques objectifs :   

  • Parler en “je” ; 

  • Se baser sur des actions concrètes ; 

  • Modifier ou améliorer un comportement ; 

  • Formuler en positif.  

 

Étape 4 : Kaa est de retour  

 

Une fois toutes les écailles colorée, décorée et remplies, il ne reste qu’à reconstituer le nouveau Kaa, symbole relationnel de la meute.   

 

Chacun compte, et si un seul manque, la meute n’est plus la même. 

Quand ?

Idéalement, le Temps de la mue se vit à partir du 2trimestre, lors d’une réunion ou d’un mini-camp. De par sa spécificité, il mérite un temps d’attention et de préparation en staff : en effet il faut du temps pour connaitre les loups suffisamment pour que les activités proposées leurs conviennent au mieux. 

Si tu ne l’as pas mis en place cette année, on te conseille de le vivre en début de camps. Pas le premier soir évidement, mais pas trop tard non plus pour que les objectifs de socialisation qui ressortent de l’activité puissent être mis en place. 

Allez, on te le redit encore une fois : à la meute on vit pleinement avec les autres !

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