Juin 2023 Juin 2023
Édito
6850. 2017. 2023. 57 000 000.
Non, ceci n’est pas le code-barres d’un quelconque objet dont nous ferions la promo. As-tu deviné à quoi correspondent ces chiffres ? Voici les réponses.
6850. C’est le nombre d’appels reçus par SOS enfants l’an dernier en Belgique. Sachant qu’à la louche, nous sommes 4,9 millions (Wallonie et Bruxelles-Capitale), qu’un quart sont des enfants, ça donne 1 enfant sur 178. Si ton unité compte 178 scouts, dis-toi que potentiellement l’un d’eux a déjà appelé SOS enfants. Un chiffre qui donne le vertige.
« Oui mais c’est quoi la maltraitance ? » me diras-tu ? En France, la loi la définit comme cela : la maltraitance répond à la réunion de trois critères cumulatifs :
Si tu préfères la définition de Wikipédia, la voici : la maltraitance est un mauvais traitement infligé à une personne que l’on traite avec violence, mépris, ou indignité. La maltraitance implique un rapport de pouvoir ou domination entre l’auteur et la victime, qui est ainsi souvent dépendante et sans défense.
Donc non, la maltraitance, ce n’est pas qu’une histoire de coups. C’est bien plus large que ça.
« Mais où tu veux en venir ? » Eh bien au fait qu’en 2017, en conférence mondiale, l’Organisation mondiale du mouvement scout a lancé une grande campagne autour de la politique Safe From Harm (à l’abri de la maltraitance, en français). Pour l’ensemble des associations scoutes du monde, il est impensable qu’un enfant puisse ne pas être bientraité dans le cadre de l’animation scoute. AU-DELÀ de cette politique (ré)affirmée, une invitation a été lancée aux différentes fédérations. Il s'agissait de leur demander de se doter d’une politique claire autour de la bientraitance, non négociable, au sein des activités scoutes. Notre fédération s’est assez vite lancée dans le boulot : analyse de nos outils, recommandations d’un groupe de travail extérieur sur les pistes d’amélioration, mise en place de procédures plus claires, et écriture d’une politique votée en mars 2023 : la politique de protection des jeunes et des adultes. Parce que oui, chez nous (comme ailleurs probablement), la maltraitance n’est pas cantonnée à la relation adultes-enfants. Elle englobe aussi les relations entre adultes. Et ça nous tient terriblement à cœur.
2023. Un appel à témoignages est lancé par un journal pour récolter des faits de maltraitance dans le scoutisme. Sans surprise malheureusement, nous découvrons que malgré les très nombreux efforts faits par de très nombreuses unités, certaines pratiques continuent à (ab)user d’humiliations diverses et variées. Un non-sens pour celui ou celle qui s’engage à porter les valeurs scoutes comme animateur ou animatrice. Un non-respect du Code qualité de l’animation. Un abus de confiance donnée par les parents.
C’est pourquoi, alors que nous nous apprêtions à sortir une armada de choses en même temps que le lancement du nouveau mandat en septembre, nous avons décalé nos différents plans de comm’ pour que cela t’arrive dès maintenant.
Et puis surtout ces rappels, nombreux, que l’éducation par la bienveillance est un fondement essentiel de notre méthode. La confiance aux enfants. L’apprentissage par l’action, et donc par l’erreur. Le respect de chacun et chacune pour celui/celle qu’il/elle est. Le leader positif. La responsabilisation. L’acte d’amour, au sens noble du terme, vers chacun des enfants qui nous sont confiés. Parce qu’ils le méritent bien. Et que nous avons tout à gagner si 55 000 enfants quittent, demain, la fédération en étant bien dans leurs baskets. Parce que notre monde a tout à gagner si les 57 000 000 de membres dans le monde quittent, demain, le scoutisme en étant bien dans leurs baskets.
Alors qu’on en finisse avec ses agissements. Et que vos camps soient flamboyants.
Amitiés scoutes.